le 22 septembre

La récente Fête nationale du sport - parfois boycottée - ne peut faire oublier une crise persistante dans l'EPS. Les annonces gouvernementales contrastent souvent avec la réalité quotidienne des enseignants et des élèves.

L’enseignement du sport à l’école est entravé par un faisceau de difficultés structurelles et organisationnelles : formation initiale des enseignants insuffisante, accès inégal aux infrastructures, temps réellement consacré aux activités souvent en dessous des prescriptions officielles, inégalités persistantes, et manque de reconnaissance pour cette discipline au sein du système scolaire

Quels sont les principaux enjeux, étayés par des faits et des statistiques issus de sources fiables ?

1. Manque de postes d'enseignants en EPS

Le déficit de professeurs titulaires en EPS est un problème structurel aggravé par les suppressions de postes et la crise d'attractivité du métier. Depuis 2017, 1 371 postes d'EPS ont été supprimés en France, malgré une augmentation de 8 000 élèves sur la même période. Cela se traduit par un manque d'au moins un professeur d'EPS dans 10 % des établissements scolaires, ce qui impacte directement la qualité des cours et la continuité pédagogique.

Le rapport de l'OCDE de 2025 pointe également un vieillissement des enseignants (39 % ont plus de 50 ans) et des salaires inférieurs à la moyenne, ce qui dissuade les jeunes de choisir ce métier.

2. Manque d'installations sportives

Les infrastructures sportives dans les collèges et lycées sont souvent obsolètes ou insuffisantes, comme l'alerte le syndicat Snep-FSU dans son initiative "gymnase score" basée sur une enquête auprès de 3 700 enseignants.

Près de 49 % des établissements sont en "situation d'urgence", nécessitant des rénovations ou constructions urgentes.4 % des écoles n'ont même pas accès à un gymnase, obligeant les cours à se dérouler dans des cours extérieures (annulés en cas de mauvais temps) ou des salles polyvalentes inadaptées.

Un quart des élèves perdent jusqu'à 40 minutes par séance d'EPS en raison des déplacements vers des installations externes

3. Apprentissage de la natation en recul

L'apprentissage de la natation, pourtant une priorité nationale pour prévenir les noyades, régresse en raison du manque d'accès aux piscines. Environ 15 % des établissements scolaires n'ont pas de piscine à proximité, affectant près de 500 000 élèves qui sortent du système scolaire sans savoir nager correctement.

40 % des élèves français n'accèdent jamais à une piscine pendant leur scolarité. Des champions comme Alain Bernard et Florent Manaudou alertent sur ce recul, notant que les enfants passent moins de temps dans l'eau et appelant à un "plan piscine" pour moderniser les infrastructures.

4. Inégalités persistantes

Les quartiers populaires et les zones rurales ont moins d'accès aux piscines et gymnases, creusant les inégalités d'accès au sport. Cela impacte particulièrement les jeunes issus de milieux défavorisés, qui manquent d'opportunités pour pratiquer une activité physique régulière, contribuant à des problèmes de santé comme la sédentarité et l'obésité. Un rapport UNESCO de 2025 sur l'éducation physique mondiale souligne également ces inégalités en France, avec un manque d'installations inclusives et d'enseignants formés.

5. Une politique déconnectée des réalités de terrain

Les critiques portent sur un écart entre les "effets d'annonce" gouvernementaux – comme l'héritage des Jeux Olympiques de Paris 2024 – et la réalité.

Malgré les promesses de promotion du sport scolaire, la priorité n'est "absolument pas à l'EPS", selon Coralie Benech du Snep-FSU, qui dénonce un manque d'ambition et de financements.

Les investissements se concentrent souvent sur des infrastructures non scolaires (comme des citystades), laissant les écoles en marge.

(IIllustration IA Chat GPT)

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